Les conditions initiales de cette campagne étaient idéales : un groupe d’environ quinze jeunes, mixte puisque qu’à moitié composé de français sans origine arménienne, et plongés dans un milieu finalement déjà familier du fait de la longue expérience d’OTC sur le terrain et du concours toujours précieux de Khatchig.
L’arrivée, malgré les difficultés de notre dantesque voyage aérien, fut une parfaite introduction à l’expérience que nous allions vivre. En effet notre chemin jusqu’à Goris fut jalonné de visites des incontournables monastères de Khor Virap, Noravank et Tatev pour certains, ce premier contact bien que furtif avec le patrimoine arménien permit de prendre conscience des finalités de notre mission sur place.
Goris
La vie à l’internat de Goris à cela d’appréciable que s’il faut retenir une chose de sa rusticité toute soviétique c’est qu’il permet une véritable vie communautaire. L’habitat est spacieux est d’un confort tout à fait acceptable, les vastes parties communes ou encore sa relative proximité avec la ville et les commerces sont autant d’éléments qui font de cet internat un pilier de l’aventure OTC dans le Syunik depuis maintenant des années. D’années en années, l’accueil est toujours plus chaleureux au fur et à mesure que nous nous apprivoisons. Comme toujours, le Centre francophone de Goris et ses jeunes, renforcé du concours de deux bénévoles viennoises en poste lors de notre présence, nous réserva un accueil qui immédiatement nous plaça dans les meilleures dispositions. Que ce soit par des excursions, des jeux ou des repas, le partage et le contact étaient encore à l’ordre du jour lors de cette saison 2016. Une nouveauté de cette année fut l’organisation d’un grand match de football avec les jeunes du quartier, de manière à tisser de nouveaux liens avec la population, et même si nos compétences sportives étaient au moins aussi avancées que nos connaissances en maçonnerie ce fut l’occasion d’un beau moment de groupe.
Nos travaux sur les grottes directement mitoyennes de l’Eglise furent de l’avis de tous les plus physiques et par conséquent furent ceux qui apportèrent le plus grand sentiment d’accomplissement. Le gros oeuvre était déjà bien avancé, les murs extérieurs étaient bâtis, ainsi qu’une belle charpente en forme de clocher. Nos tâches consistèrent à vider les grottes de leurs gravats à l’aide de chaînes de seaux de manière à libérer le sol, qui une fois dégagé accueillit un tapis de pierre triées par nos soins qui formeront les fondations de la dalle finale des grottes. Par ailleurs le site étant destiné à accueillir la faune touristique, l’installation de sanitaires à proximité est une nécessité. C’est pourquoi une partie d’entre nous creusa tout le long de la route la tranchée qui accueillera l’arrivée d’eau, un travail accomplit avec force au point d’avoir par mégarde percé la canalisation des voisins en contrebas ! Enfin, et pour faciliter la tâche des ouvriers du chantier dont il faut saluer le travail, un long moment de notre participation fut aussi le tamisage et l’acheminement de grandes quantités de terre grossière pour servir à confectionner du ciment. Un tamis artisanal issu d’un vieux sommier et de l’huile de coude suffirent pour produire de beaux résultats malgré la brièveté de notre présence à Goris.
Le directeur du chantier de Goris fut chaque jour chaleureux et encourageant à notre égard, tout comme le maire de la ville qui lors d’une réunion à laquelle il nous convia partagea avec nous sa confiance et nous demanda même des conseils pour améliorer la cadre de vie de Goris, un rare exercice de démocratie et d’autocritique. Nos excursions et activités avec les jeunes francophones, nos sorties dans les bars ou au bowling, la vie à l’internat, tous nous aura permis de garder un beau souvenir du Syunik.
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